Cécile rayonne !
Après trois ans à Paris, et deux au Tremplin, c’est une autre fille que nous emmenons avec nous au Mexique. Cécile a toujours rêvé de s’occuper de jeunes enfants. Depuis toute petite nous avons tout fait pour l’aider à surmonter ses difficultés scolaires. Malheureusement le CAP Petite Enfance (sésame indispensable nous répétait-on) était bien trop compliqué pour elle… Alors, on nous a conseillé de trouver une autre voie, plus adaptée selon les avis des spécialistes….Pour nous faire plaisir, elle s’est donné du mal et a réussi, mais dans le fond elle était malheureuse. Un jour elle a craqué. Alors nous avons décidé de l’écouter, elle. Fini les projets « préfabriqués » proposés par divers organismes. Nous avons cherché quelqu’un qui écoute son projet à elle et nous aide à le réaliser : cela n’a pas été facile… Lorsque, après un long chemin, nous avons frappé un jour à la porte du Tremplin, nous avons tout de suite été conquis par l’ambiance, la joie et l’écoute qui y régnaient, mais aussi par le souci de toute l’équipe de s’adapter à chacun des jeunes pour l’aider à réaliser son projet. Dès le début, ses capacités ont été mises en valeur: elle a été promue « aide-cuisinière». Puis, elle a trouvé une école maternelle où faire son stage. L’aide et la compréhension de Christophe et des animateurs du Tremplin, l’accueil bienveillant et la patience de toute l’équipe de l’école maternelle lui ont permis de prendre confiance en elle-même, de mûrir et de donner pleinement satisfaction. Fait inespéré, au bout d’un an et demi, Cécile s’est vue proposer une embauche ! Aujourd’hui, Cécile est épanouie, elle rayonne dans la cour de l’école. Les enfants accourent vers elle. Les mamans la connaissent. La maîtresse et l’Atsem la considèrent comme une collègue. Elle est épanouie, heureuse de savoir qu’elle peut se rendre utile tout en faisant un travail qui lui plaît. Aujourd’hui, au Mexique, Cécile est bien sûr inquiète de se retrouver dans un nouveau pays et une nouvelle maison, de devoir se refaire des amis… Mais grâce au Tremplin, son rêve est devenu réalité. Elle sait qu’elle peut faire le métier qu’elle aime.Alors un grand merci au Tremplin et à tous ceux qui en font partie !
Anne et Christophe SUARD
Nicolas est embauché !
Arrivé au Tremplin en octobre 2008 Nicolas effectue un premier stage dans une cantine scolaire. Tout se passe pour le mieux la première année mais Nicolas ne réussit pas à s’adapter au départ du chef l’année suivante. Christophe estime judicieux de ne pas s’obstiner ; il a trouvé un bon tuyau avec la cantine d’Orange à Saint-Denis, gérée par la société API. En juin 2010 Christophe, Nicolas, mon mari, et moi-même nous nous rendons à St Denis près du Stade de France dans le superbe immeuble flambant neuf d’Orange pour rencontrer le gérant de la cantine, M. Ribayrol. Le directeur régional de l’entreprise API aussi vient nous serrer la main. Le chef de cuisine explique à Nicolas qu’il ne devra pas hésiter à poser des questions s’il ne comprend pas une consigne. Nous sommes agréablement surpris par l’accueil chaleureux… et aussi impressionnés par la qualité des mets et la diversité des menus proposés. Le 6 septembre 2010 Nicolas part pour son premier jour de stage la peur au ventre. A son retour je comprends tout de suite que ça s’est bien passé. Nicolas est remarquablement encadré, on lui confie des tâches adaptées à ses capacités. Au début il me parle souvent de JB. ; par la suite je comprends qu’il s’agit du chef des desserts avec lequel il travaille en priorité. Nicolas découpe des fruits et garnit des tartes ; il s’occupe de disposer des plats ou des boissons sur les échelles, de débarrasser, de broyer les cartons d’emballage. Il aide les collègues qui en ont besoin. L’ambiance de travail est chaleureuse. Ses comptes rendus de stages sont très encourageants.En janvier dernier il effectue un stage de deux semaines durant lesquelles il travaille tous les jours afin de tester ses réactions et son endurance. A la suite de ces quinze jours on lui propose de passer de deux à trois ou quatre jours de stage par semaine. Nicolas est partant pour quatre. L’évaluation de son attitude et de son travail est excellente. Il est de plus en plus souvent question d’embauche. Nous osons à peine y croire. En juin 2011 nous nous rendons de nouveau tous ensemble à St Denis cette fois pour discuter du contrat d’embauche de Nicolas. M. Ribayrol évoque même la possibilité dans le futur d’un contrat en alternance afin que Nicolas puisse un jour obtenir un CAP. Depuis le 19 septembre dernier Nicolas travaille 4 jours par semaine à la cantine d’Orange gérée par API. Il continue à aller au Tremplin le vendredi pour les activités scolaires et culturelles. Il annonce fièrement à tout le monde que désormais il est salarié. Nous sommes très fiers nous aussi. Si on nous avait dit l’an dernier que Nicolas serait embauché si vite nous ne l’aurions pas cru. C’est un grand pas vers l’autonomie. Mais ce qui est peut-être plus important à nos yeux, c’est qu’il est très heureux dans son travail. Il s’exclame presque chaque jour - parfois même en faisant des bonds sur place -« Je suis content, j’aime ce que je fais et j’aime tous mes collègues ! »
Encore merci Christophe !
Anne et Michel Manago
De l’Espérance pour Maxime !
Maxime est un jeune adulte de bientôt 24 ans porteur de trisomie 21. Après un parcours scolaire stable et sans trop de soucis dans des classes adaptées en milieu ordinaire jusqu’en 2007, le temps était venu de penser au milieu professionnel. Un stage assez long dans une grande surface s’est malheureusement soldé par un échec. En effet, des problèmes de santé importants sont apparus vers l’âge de 20 ans (plusieurs interventions chirurgicales ORL successives suivies de TOCs envahissants). Que faire ? Maxime a passé quelques mois à la maison, puis j’ai contacté le Tremplin. Malgré ses TOCs et le fait que nous n’ayons pas de religion, Maxime a été accueilli tel qu’il était. Il s’est habitué tout doucement, et il a progressé à son rythme. Au bout de quelques mois, l’ESAT « Espérance « » l’a admis en stage à la cuisine. Deux ans se sont écoulés à raison de 2 puis 3 jours par semaine et en juin dernier, la bonne nouvelle est arrivée : Maxime serait embauché au 1er septembre 2011. Ses TOCs ont beaucoup diminué, voire disparu pour certains, ce qui n’empêche pas une grande vigilance à ce sujet. Nous restons en contact avec le Tremplin et nous répondrons présents autant que possible aux invitations (j’espère qu’il y en aura !) aux diverses fêtes et week-ends. Le Tremplin et l’Espérance ont fait un grand travail avec Maxime et nous les remercions vivement.
Lysiane PERNOCK
VINCENT AU TREMPLIN : DOUZE ANNEES HEUREUSES
Il y a treize ans, nous étions dans une situation que nous connaissons tous : l’absence de solutions satisfaisantes et adaptées aux problèmes spécifiques de Vincent. Nous ne connaissions pas le Tremplin. Sur le conseil de la présidente de l’APEI PARIS 13, nous avons pris contact avec le directeur du Tremplin, Christophe Colin, et Vincent a démarré très vite. Cela s’est avéré tout de suite une formule très adaptée à Vincent ! « J’y allais toujours avec plaisir » nous dit-il aujourd’hui. Les contributions directes de Vincent à notre prose apparaîtront en italique et entre guillemets. Les douze ans que Vincent a passés au Tremplin ont été douze ans d’épanouissement. Il s’est d’abord forgé de solides amitiés : « mon grand copain Luc » tout d’abord, qu’il accompagnait le samedi matin au sport et, sur la fin, « mon cher voisin Nicolas ». Il a eu aussi le plaisir de retrouver Geoffroy, « l’ancien des louveteaux de Versailles ». D’une façon générale, il exprime un attachement profond à la nombreuse équipe qui se dévoue au Tremplin, équipe qu’il « aimait bien », pratiquement sans exception. Pour Vincent, les activités scolaires ont été plus un entretien qu’une progression. Il a en revanche beaucoup goûté les jours de cuisine : apprécié pour son ordre, sa méticulosité, son goût du rangement, son dévouement et ses petites pointes d’humour « mes petites réflexions », toujours ajustées et frappées au coin du bon sens. Bref il « faisait du bon travail, c’était bien », même s’il participait très peu directement aux travaux de cuisine. Les stages en cuisine se sont succédés dans une très bonne entente avec les chefs « très attentionnés à chaque fois », et Vincent a progressé constamment dans « le métier ». Merci, Christophe, pour ces choix judicieux de sites et d’ambiance de travail ! Vincent a eu deux propositions d’embauche, qui n’ont malheureusement pas abouti : l’une dès le premier stage, mais Vincent voulait rester au Tremplin, l’autre à cause de l’opposition de principe de la hiérarchie de son chef. Ah, les sorties du mercredi ! Vincent les aimait beaucoup et était, selon lui « un bon guide pour les stations de métro, un ange gardien à chaque changement ! et toujours en tête ». Du haut de ses 1.87 m il veillait, en mirador, sur la joyeuse troupe ! N’oublions pas les grands moments que furent les Week-ends. D’abord Châteauneuf-de -Galaure. Toujours fidèle, il est ravi d’y revenir cette année avec ses amis du Tremplin. « C’est un week-end intéressant. Le samedi soir il y a la veillée et on danse, donc c’est bien. Il y a aussi la confession ! Et nous allons à la maison de Marthe le dimanche après-midi ». Et puis les grandes sorties annuelles de Juin. La dernière sortie lui a beaucoup plu, surtout le zoo de Beauval : « Il y a des animaux et tout. Il y a même un concours de rapaces ! Les week-ends de juin, c’est très bien. L’an prochain, si je suis invité, j’y retournerai ! » Tout est dit ! Vincent, en pleine forme, vit aujourd’hui de très bons moments en aidant la Communauté du Chemin Neuf de Livry, près de Melun, et pense toujours avec plaisir à ces belles années offertes par toute l’équipe du Tremplin. Quant à nous, nous sommes profondément reconnaissants pour tout ce que vous avez pu faire pour notre fils.
Odile et Jean-François Deney-Delacroix
Parents de Vincent